Le premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed a présidé hier matin au palais du peuple, la cérémonie inaugurale d’un atelier de réflexion sur la coordination de la plateforme sur la protection de l’enfant. L’évènement a réuni sur place plusieurs membres du gouvernement dont la ministre de la femme et de la famille, Moumina Houmed Hassan, la vice-présidente de l’UNFD, Hasna Houmed Bilil, des hauts responsables d’organisations onusiennes, des cadres des différents ministères concernés par la thématique. Il s’agit pour le ministère de la femme et de la famille (MFF) organisateur de cette rencontre, en collaboration avec l’UNFD et la représentation à Djibouti de l’UNICEF, de doter notre pays d’un système intégré visant à mieux protéger l’enfant.
La protection de l’enfance est une des priorités du gouvernement djiboutien, qui après voir ratifié en 1990 la convention relative aux droits des enfants, a entrepris de nombreuses réformes et réalisations dans ce domaine, lesquelles ont permis au pays de mettre en place, durant les dix dernières années, tout un arsenal juridique, politique, réglementaire et des nombreuses institutions spécialisées dont notamment cette plateforme qui regroupe les différents services de protection de l’enfant.
En vue de renforcer ladite plateforme, le ministère de la femme et de la famille (MFF) en collaboration avec l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes (UNFD) et le bureau local de l’UNICEF, a organisé hier matin un atelier destiné à doter le pays d’un système intégré visant à mieux protéger nos mômes.
Présidé par le premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, l’évènement a réuni dans une salle au palais du peuple, la ministre de la femme et de la famille, Moumina Houmed Hassan, le ministre de la santé, Mohamed Warsama Dirieh, le ministre de la défense chargé des relations avec le parlement, Hassan Omar Mohamed, la ministre des affaires Sociales et des Solidarités, Mouna Osman Aden, le secrétaire d’Etat à la jeunesse et aux sports, Hassan Mohamed Kamil, la vice-présidente de l’UNFD, Hasna Houmed Bilil, la représentante résidente de l’UNICEF, Melva Johnson, des représentants d’autres organisations onusiennes, des cadres des différents ministères concernés par la thématique, comme la justice, l’affaire musulmane, le MENFOP, le MASS et le MFF. Des cadres de l’ANPH et des hauts gradés de la gendarmerie et de la police nationale ont également pris part à cet atelier.
Après présentation de l’agenda, la représentante de l’UNICEF à Djibouti, a pris la parole, la première. Mme Melva Johnson a dans son allocution, salué le gouvernement de Djibouti pour son engagement à assurer, à tous les enfants vivant à Djibouti, une meilleur protection contre toutes les formes de violences et de maltraitance.
«Cette plateforme mise en place en 2018 et l’organisation des ateliers sur la protection de l’enfant constituent des jalons supplémentaires pour le suivi des droits de l’enfant et de leur protection» a indiqué la responsable onusienne avant de rappeler les articles de la convention des droits de l’enfant consacré à la protection de l’enfant contre toutes les formes de violences, abus et exploitations.
Pour sa part, la ministre de la femme et de la famille, Moumina Houmed Hassan qui l’a suivi, a d’abord indiqué de notre pays a ratifié tous les instruments universels concernant la protection de l’enfant avant de revenir sur les activités réalisées par son département ministériel, dans ce domaine. Selon la ministre Moumina Houmed Hassan, le développement du capital humain est une priorité dans l’agenda du gouvernement de la république de Djibouti.
Pour clôturer cette série d’intervention, le premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed a souligné l’importance pour Djibouti en ce qui concerne le développement et la protection de l’enfance qui selon lui a ratifié tous les conventions internationales et africaines relatives à promouvoir les droits des enfants.
«Nous sommes convaincus et conscients que tout enfant à droit à une protection spéciale, en l’occurrence il a droit à une identité et à vivre en famille. Il a également droit à l’éducation et à la liberté d’opinion et d’expression» a déclaré le premier ministre.
Abdoulkader Kamil Mohamed a rappelé par la suite les actions visant à promouvoir l’enfant, prises par Djibouti sous la houlette du président de la république, Ismail Omar Guelleh. A l’issue de la cérémonie inaugurale, la directrice du département Famille du MFF, Fozia Ali Osman a présenté devant un résumé des documents sur l’orientation nationale sur la protection de l’enfant.
Les discussions qui s’en sont suivi permettraient au MFF de doter notre pays un système intégré de protection de l’enfant.
Rachid Bayleh
Ils ont dit…
. Abdoulkader Kamil Mohamed
Premier ministre
« La république de Djibouti a fait du développement et de la protection de l’enfant et de la petite enfance une question centrale dans l’élaboration des stratégies de développement national »
«La protection et la promotion des droits de l’enfant ainsi que son développement dans un environnement protecteur favorable à son épanouissement sont hissées depuis bien longtemps au rang des priorités de la politique sociale du Gouvernement. La république de Djibouti a fait du développement et de la protection de l’enfant et de la petite enfance une question centrale dans l’élaboration des stratégies de développement national. A cet effet et du point de vue juridique et normatif, notre pays a ratifié en droite ligne avec ses conviction et avec aisance la quasi-totalité des conventions internationales et africaines sur les droits de l’enfant (…) Notre ferme engagement dans cette voie est illustré par les séries de mesures prises par notre pays sous la houlette du Président de la République. Je vais ci-dessous vous en citer les plus emblématiques sans pour autant être exhaustif, à savoir:
La Promulgation du Code de Protection des mineurs et la nomination d’un juge des mineurs est une avancée considérable dans le système judiciaire de notre pays.
L’existence d’une école pour les enfants sourds et muets qui a pour but de donner une chance d’être scolarisés
La mise en place d’une école pour les enfants non voyants créée à l’initiative du président de la République. Cette école vise à offrir aux enfants la chance de suivre les mêmes programmes scolarise dispensés dans les écoles ordinaires.
L’assistance particulière aux enfants à besoins spéciaux à travers la facilitation des frais médicaux, la remise des chaises roulantes spécialisées, l’aide aux familles pour l’achat des vêtements et leur scolarisation.
La mise en place des crèches et garderies communautaires qui, non seulement, s’occuperont du développement et de la socialisation des enfants et in fine de leurs apprentissages premier, mais aussi jouent aussi un rôle central dans l’activité professionnelle des femmes, indispensable pour leur autonomie et donc leur émancipation.
La mise en place de cours de soutien qui consistent à apporter un soutien aux parents vivant dans des conditions difficiles et ne pouvant pas aider leur enfant dans la réussite scolaire.
L’étude sur les enfants en situation de rue qui a pour objectif de livrer un diagnostic qualitatif de la situation de ces enfants et de connaître les effectifs, les caractéristiques sociodémographique et les origines des enfants en situation de précarité dans la République de Djibouti.
L’adoption de la loi sur la protection, prévention et prise en charge des femmes et enfants victime de violence
En matière de coordination, il a été crée en 2012 par décret présidentiel le Conseil National de l’Enfant (CNE). Cet organe que je préside mesure les progrès accomplis dans le domaine de l’enfance, identifie les lacunes et les obstacles rencontrés et propose des orientations politiques et stratégiques»
. Moumina Houmed Hassan
Ministre de la femme et de la famille
«Le Ministère de la femme et de la Famille travaille sur un projet de loi qui donne l’autorité à la plateforme de fédérer les actions de prévention et d’intervention en réponse aux violences à l’égard des enfants»
«La protection de l’enfance consiste à prévenir la maltraitance, la négligence, l’exploitation et la violence que subissent les enfants, d’y répondre et de les éliminer. Il s’agit d’un domaine multisectoriel. Son efficacité dépend donc de la capacité à travailler ensemble de tous ses acteurs. C’est pourquoi nous avons créé cette plateforme de protection de l’enfant.
Cette plateforme est destinée à devenir le dispositif central des services de protection de l’enfant. Son rose est de coordonner, guider et contrôler les interventions de tous les acteurs. En effet la plateforme regroupe toutes les expertises médicale, psychosociale, judiciaire et policière. Cette complémentarité permet une prise en charge globale de l’enfant victime de violence dès son signalement. Il est donc essentiel que chacun des acteurs reconnaisse et accepte la nécessité, pour l’intérêt supérieur de l’enfant, d’agir de manière concertée. Nous sommes également convaincus que la synergie des services maximisera les ressources disponibles sur le terrain.
Dans cette optique le Ministère de la femme et de la Famille travaille sur un projet de loi qui donne l’autorité à la plateforme de fédérer les actions de prévention et d’intervention en réponse aux violences à l’égard des enfants. Nous pensons que nous sommes arrivés à un moment décisif du développement de notre politique de protection de l’enfant. Nous sommes sur la voie pour doter notre pays d’un système intégré de Protection de l’enfant. La présence du Premier Ministre témoigne de la volonté du gouvernement d’aller vers cette voie. Cette réunion marque le début de ce processus. Désormais vos réunions mensuelles devront être également l’occasion de réfléchir au renforcement de l’action de la plateforme. Il s’agira de réfléchir sur le Cadre légal et politique, de développer des cadres stratégiques, et des outils de suivi et évaluations communs relatifs à la protection de l’enfance. Il est nécessaire de travailler également sur l’harmonisation progressive dé vos outils dé travail respectifs, comme par exemple le système de référencement, le système de collecte et d’analyse des données»
. Melva Johnson
Représentante résidente de l’UNICEF à Djibouti
« Nous croyons fermement que nous sommes sur le bon chemin en faveur d’une protection efficace de tous les enfants vivant à Djibouti »
«Aujourd’hui nous croyons fermement que nous sommes sur le bon chemin en faveur d’une protection efficace de tous les enfants vivant à Djibouti. Ces avancées sont une réalité, mais certains défis subsistent en raison principalement de l’insuffisance de ressources, de la persistance des pratiques traditionnelles néfastes telles que le mariage précoce, et souvent forcé, les mutilations génitales féminines, le travail des enfants et le faible niveau de l’enregistrement de naissances. L’existence d’une plateforme de la protection de l’enfant est une opportunité et une chance pour les enfants car celle-ci contribue et contribuera à assurer une protection plus stratégique, plus précises et plus efficaces des enfants, grâce notamment à la multiplicité des intervenants et un travail concerté et complémentaire. Nous le savons tous, la mise en place d’un système de protection de l’enfant efficient et opérationnel, nécessite d’avoir une coordination opérationnelle et efficace des divers intervenant de la protection de l’enfant, d’apporter des réponses et des solutions concrètes afin d’assurer une prise en charge holistique de ces enfants victimes ou susceptibles d’être victimes de violences et d’abus. Depuis le début de cette année, le mode fait face à la COVID-19 avec de répercussions considérables sur les populations. Cette pandémie a également fortement perturbé les services de prévention de la violence dans un grand nombre de pays exposant ainsi les enfants à un risque accru de violence, d’exploitation et d’abus. Nous commençons de comprendre l’ampleur des répercussions de cette situation sur les enfants qui sont peut-être moins exposés à la COVID-19 et moins susceptibles de propages la maladie, mais ils restent exposés à la violence particulièrement durant les périodes de confinement et même au-delà. Les enfants et les familles qui sont déjà vulnérables en raison de l’exclusion socioéconomique ou qui vivant dans des milieux surpeuplés sont particulièrement exposés aux conséquences de la pandémie»